Djidane est un jeune garçon, à la joie de vivre incontestable. Ses yeux bleus d’une rare pureté en étaient d’ailleurs le fidèle reflet. Une fraicheur à toute épreuve qui lui permettait de ne jamais s’avouer vaincu. Son attitude parfois triviale était un atout, autant qu’un défaut. Son insouciance l’aidant souvent à aller là, ou d’autres n’oseraient pas.

Pourtant, son apparence enjouée, folle, n’allait pas à l’encontre d’un grand cœur, d’un voleur capable d’aider n’importe qui, même si sa naïveté lui jouait des mauvais tours. Il n’était jamais le dernier pour cela, pour partir à l’aventure, à la découverte de lieu, de combat, de trésors à découvrir !

Il aimait le théâtre, la comédie, d’ailleurs il n’hésitait pas à user de son talent d’artiste pour parvenir à ses fins,  et déjouer quelques pièges. Mais cela était surtout un atout lorsqu’il laissa sa faiblesse pour la gente féminine le gagner. Djidane était un beau-parleur, un troubadour, un être aimant plaire à ses dames, son physique et son caractère extravertie l’aidaient à merveille à cela. Sa repartie l’obligeait souvent à taquiner ses amis, et les gens. Qu’importe la situation, il était toujours prêt à succomber, et à conquérir par simple jeu, sans arrière pensée. Bien que dans son cœur, il gardait l’espoir de retrouver la princesse Grenat.

Bref, malgré tout cela, cette envie d’ivresse, de plaisir et des nuits souvent folles, il n’en restait pas un aventurier, un voleur malicieux qui s’en prenait à ceux profitant de la faiblesse des autres pour s’enrichir. Un jeune garçon sachant conserver son sérieux dans les moments critiques, hormis si on accepte sa petite faiblesse ! Le temps restant, il en profitait pour s’entrainer, et à développer son fort potentiel.

Allongé dans un petit coin vert de la grande ville de Méhara, en plein milieu d’après-midi, les yeux fermés, un chapeau sur la tête, et une brindille entre les lèvres. Voilà comment était Djidane en cette journée où la troupe de théâtre qu’il avait rejoint depuis son arrivée mystérieuse dans le monde d’Esperia n’avait aucune représentation. Un soupir de lassitude, et il renifla le parfum d’une fée qui passait dans la rue. Un sourire badin sur ses lèvres, il se leva, exécuta une pirouette, et suivit cette jeune femme qui se rendit dans une librairie. Subtilement, le jeune voleur déroba une rose dans un jardin, et entra dans cette même boutique.

Il sortit quelque instant plus tard, le bras autour du cou de la belle. En sortant ils croisèrent deux compagnons de la troupe qui semblaient encore être surpris de voir Djidane en compagnie d’une dame. Une nouvelle ?! S’exclama l’un d’eux alors que discrètement le garçon fit un signe de la main pour éviter qu’il ne fasse une gaffe. Ce qu’il n’évita pas, et lorsque sa conquête comprit que son regard s’était posé sur un simple tombeur, elle le gifla, et le pas furieux s’éclipsa au milieu des rires des deux amis, et de la déception du «  chasseur », « chassé ».

Djidane balança la rose en l’air, un autre sourire sur son visage, une autre vision d’une silhouette féminine, et il oublia. Son succès amusait les autres, tandis que les filles de sa troupe passaient leurs temps à lui reprocher cette vie frivole et peu délicate. Une vie de débauche, d’excès dans le plaisir et le libertinage. Le tout dans le seul dessein de s’amuser, de vivre. Rien de plus, il n’y avait derrière rien de vil. Bien qu’il paraisse aussi frivole, au fond de son cœur, il rêvait toujours de revoir la Princesse Grenat, sa Chimène... Mais il ne devait pas perdre la joie de vivre, d’être heureux, fou, se jouant des règles, et des limites. Bien que parfois cela lui valait des remontrances, il riait et oubliait.

Le soir de spectacle, il était souvent acclamé par des groupies qui l’attendaient à la fin, les yeux plein d’étoiles, et il ne fallait pas croire que la paresse puisse le vaincre lorsqu’il fallait apporter un brin de bonheur en signant un simple bout de papier, ou de tissu, voir de peau.
Après l’une des représentations, Djidane se rendit à une auberge, comme toujours avec l’intention de trouver quoi perdre la tête, hélas il perdit vite espoir en remarquant que dans ses poches, il ne lui restait plus aucun gil. Tête basse, les bras ballants, le sourire crispé, il murmurait des insultes contre le chef de la troupe qui ne l’avait pas payé, ni les autres d’ailleurs. Un rapide coup d’œil vers le ciel, et il entendit hurler à l’aide au bout de la rue. Sans réfléchir, il dégaina sa dague qui brillait d’un éclat écarlate.  Au bout de sa course dans la grande place, il vit un chocobo qui semblait comme possédait et qui s’attaquait aux citoyens.

Le regard stupéfait, il rangea son arme, et s’empressa de s’approchait de l’animal, en se disant qu’il était curieux d’en trouver un ici, même si sur ce continent se trouvait le ranch.  Cependant, le fripon conseilla à la foule de s’écarter d’une voix forte pour qu’il puisse passer, ce qu’il fit… Alors, sans se poser de question il bondit sur le chocobo et débuta un numéro de rodéo.  La bête en furie, fonça en direction d’un petit garçon en larme, apeuré de voir la mort s’approcher aussi vite. Un petit éclat de fumé, la tête du chocobo se pencha en arrière suite à un mouvement fort sur son cou de la part de Djidane, ce dernier s’était penché en avant, et planta son regard dans les yeux du très jeune il lui adressa un sourire éclatant, ce qui le contagia et lui fit changer la peur en soulagement. Des applaudissements, les citoyens s’approchaient, heureux, la mère du petit le remercia alors qu’il descendit du destrier qui s’était à peu près calmé. Se grattant l’arrière de sa tête comme gêné il se contenta de répliquer qu’il n’avait rien fait d’extraordinaire… Pendant ce temps, un monsieur âgé, une barbe blanche, un vieux chapeau, une peau frappée par l’âge, une tunique ancienne, et une canne pour s’aider à marcher fendit la petite foule pour interpeller Djidane. A première vu, le voleur était surpris par la très petite taille de la personne. Ses yeux azuréens ne le cachaient même pas. Il fronça ensuite ses sourcils en écoutant le vieillard qui lui expliquait du monde, son passé. Il acheva en lui demandant un petit service, de reprendre les gils qu’une petite bande de malfrats raquette aux habitants de ce quartier. De la foule se dégageait des mots exprimant la surprise lorsqu’il déclara accepter avec joie. On le traitait alors de fou, ou qu’il courait à une mort certaine, bien qu’au fond tous l’encourageaient à vaincre le fléau.

L’ancien pour le remercier de son dévouement et de son courage lui offrit une petite sacoche avec de la monnaie, le tout en l’avertissant que jusqu’ici personne n’étaient parvenu à vaincre ces malfaiteurs. En pesant le nombre de gils ; Djidane ne put contenir son plaisir, et se mit à danser en affirmant que tout serait réglé dans la soirée de demain et que ces malfrats n’avaient qu’à bien se tenir ! Il s’éclipsa ensuite à vive allure vers le centre de la grande ville afin de passer une merveilleuse soirée et nuit. A la grande surprise du vieux qui toussa un peu en se demandant s’il n’avait pas fait une erreur, et tout repris son aspect habituel.

Ensuite, dans l’un des bars dansants, on pouvait retrouver Djidane, installé à une table, la chaise à l’envers pour pouvoir mettre ses mains sur le dossier, il se balança. En face de lui, il y avait un compagnon de sa troupe de comédie qui lui assura qu’il ferait mieux de rendre l’argent et d’abandonner. Attrapant son verre avec une rare décontraction il lui répondit banalement qu’il n’y avait rien à craindre et qu’il ne pouvait  pas laisser cette injustice se poursuivre, même s’il devait y risquer sa peau.  Il observa la foule qui venait de remplir la salle, qui rigolait, qui s’amusait. Une nouvelle fois, il invita une jeune fille à sa table, l’amie de celle-ci s’approcha de l’autre comédien. Il souleva au sein des deux demoiselles l’admiration quand il leur raconta son histoire, et l’action qu’il allait mener demain dans la soirée. Pour y donner une pincée théâtrale, il monta sur la table, et sa dague levée, fit même la promesse que la lumière serait lorsque sonnerait les coups de minuit. En attendant la nuit folle continuait !

Le lendemain, il ouvrit les yeux, s’étira en regardant le ciel bleu. Il bailla, se leva, s’habilla, et jongla avec ses deux dagues, et se mit à chanter pour faire sa toilette en repensant à la jeune femme qu’il avait croisé hier, sans pour autant omettre sa passion pour Dagga, mais sa nature paraissait ne pouvoir changer et sa dévotion pour la gente féminine inébranlable. Il se tourna alors vers le balcon, et contempla la tour où se trouvait tout ce qu’il cherchait et qu’il devait remettre aux habitants du quartier.
Il prépara son matériel, et dégusta une pomme avant de jeter le trognon, qui heurta la tête d’un homme à l’allure baraqué, Djidane en rigolant se s’allongea sur le sol pour ne pas être vu. Roulant pour se mettre à l’abri, il sortit de sa modeste demeure pour continuer sa préparation dans un coin tranquille. Néanmoins il rencontra l’ancien qui lui avait confié la mission ; un dialogue débuta alors entre les deux. L’inquiétude du vieux monsieur fut vite éteinte par l’assurance, et les paroles de Djidane qui lui assurait que tout irait bien, qu’il devait lui faire confiance.
Pour l’aider, le papy lui confia une corde d’une longueur étonnante, et disparut. Bon, s’exclama le jeune brigand il est l’heure d’y aller.

Devant la tour qui servait de repère aux malfrats, le jeune garçon la toisa, se disant qu’elle était vraiment haute, et que finalement cette corde lui serait sans doute utile. Il se cacha et attendit le bon moment. Concentré, il vit le soir tombé la porte s’ouvrir, et une bande d’une dizaine de personne. Il était d’y aller, la voie était libre, et Djidane l’air décontracté fila comme un félin à l’arrière de la tour, et grimpa à l’aide de la corde, là, il brisa une fenêtre et tomba nez à nez avec un imposant garde, qui tenait une immense hache qu’il s’empressa de lancer en direction du jeune héros qui esquiva tout en s’y accrochant à l’aide de sa queue de singe. Là, son adversaire devin fou, et fit valser son arme dans tous les sens. Jusqu’à ce qu’il se fatigue. Djidane le nargua en tirant la langue et fit preuve d’une attitude plutôt clownesque et lui déroba sa hache pour le frapper et lui faire perdre connaissance. Il défonça la porte, et se rendit au plus vite dans la salle du trésor, il ne lui restait plus beaucoup de temps.

Pendant ce remue-ménage, dans l’un des plus grands magasins d’armes, un cambriolage était en train de se dérouler, évidemment, par les vilains garçons qui semaient la terreur dans les environs. Minuit sonna, et une ombre arriva au loin. Comme prévu, le jeune Djidane apparu, il tenait dans ses mains deux gros sacs

Un large sourire, il entra dans la boutique, sous le regard stupéfie des habitants, et des malfaiteurs qui voyaient leur gain s’envoler. Le héros posa les sacs qu’il confia au vieux sage, et dégaina ses deux dagues et se jeta sur les adversaires sans réfléchir, et à la suite de cette lutte il parfait à les ligoter tous avec la corde.
Les soldats de la ville se précipitèrent pour s’empara de ces hommes aux mœurs vils. Faisant virevolter ses dagues autour des doigts il les rangea comme des pistolets à l’époque des westerns. Le soulagement égaya les habitants du quartier, la lune était d’une pâleur fantastique. Une fille s’approcha de lui et l’embrassa sur la joue, tout rouge de honte, le sauveur s’effondra en murmurant le plaisir qu’il venait d’avoir. Enfin il retrouva ses esprits, l’ancien lui fit un rapport sur le sort de ce monde, les calamités, et tout le reste… A cet instant Djidane décida de lutter pour le bien de cet univers, et annonça fièrement qu’il allait partir de Méhara et faire un immense tour.
Cela causa l’admiration des plus jeunes, et le bonheur des autres. Le lendemain, il annonça son départ à ses compagnons de la troupe de Théâtre, sans pour autant nier qu’il passerait de temps en temps les voir pour partager quelques bons moments.